👨⚕️ Salut les supers docteurs,
🧠 Cette semaine, on quitte les protocoles pour explorer… l’inexpliqué.
Je reçois le Dr Jean-Jacques Charbonier, anesthésiste-réanimateur de formation, qui consacre sa vie à un sujet rarement, voire jamais, abordé dans notre formation médicale : les expériences de mort imminente (EMI) et les états modifiés de conscience.
Un épisode hors norme, déroutant pour certains, mais qui soulève des questions profondes et, à mon sens, incontournables pour tout soignant.
🔍 Ce que dit la science… ou pas
Jean-Jacques raconte avoir été bouleversé, en tant que jeune médecin, par une expérience lors d’un décès en intervention. Ce moment a déclenché chez lui une quête de compréhension, qui l’a mené à recueillir des centaines de témoignages de patients ayant vécu ce qu’on appelle des EMI : sortie du corps, perceptions auditives ou visuelles alors que le cerveau est inactif, sensation d’amour inconditionnel, rencontre avec des défunts, revue de vie accélérée…
Il a dirigé une thèse en 2014 à Reims portant sur 118 patients post-arrêt cardiaque, et propose une hypothèse radicale : notre cerveau ne serait pas le siège de la conscience, mais plutôt un filtre limitant une forme de conscience élargie.
👉 Une idée provocante, largement rejetée par les institutions scientifiques. Mais il l’assume : « Ce n’est pas mesurable. Ce n’est pas reproductible. Donc ce n’est pas scientifique. Mais ce n’est pas pour autant inexistant. »
🧘 Hypnose, TCH et médecine de la conscience
Pour aider les patients à vivre ces états sans passer par un arrêt cardiaque (!), Jean-Jacques Charbonier a créé la Trans Communication Hypnotique (TCH), une forme d’hypnose visant à induire des états proches de ceux décrits dans les EMI. Il affirme que ces séances permettent à certains de faire le deuil, de perdre la peur de la mort, ou même d’avoir des visions dites « médiumniques ».
Il admet les limites méthodologiques, mais insiste sur les effets bénéfiques subjectifs chez les patients.
📚 Et en tant que médecin ?
Voici quelques pistes de réflexion à retenir de cet échange :
🧩 Et si écouter sans juger, c’était déjà soigner ?
Notre confrère invite les soignants à accueillir les récits d’EMI sans les balayer d’un revers de main. Même si ce ne sont pas des preuves, ce sont des expériences vécues comme profondément transformatrices. Peut-on rester hermétique à ce vécu simplement parce qu’il ne cadre pas avec nos repères scientifiques ?
🛑 Tout ne se mesure pas. Et alors ?
Les sociétés occidentales ont souvent tendance à rejeter ce qui ne se prouve pas. Or, nombre d’éléments fondamentaux dans la relation de soin – confiance, intuition, écoute, espoir – échappent aux essais randomisés. Cela ne veut pas dire qu’ils n’ont pas de valeur.
🌱 Réintégrer le sens, la mort, la spiritualité dans notre pratique
Ce qui ressort le plus de cet épisode, c’est le vide abyssal de notre formation médicale sur la mort, le sens de la vie, et la dimension spirituelle du soin. Qu’on adhère ou non aux thèses de Jean-Jacques Charbonier, cela pose une question essentielle : à force de tout techniciser, n’a-t-on pas oublié une partie de notre mission ?
🧭 Conclusion personnelle
Cet épisode m’a bousculé.
Pas parce qu’il m’a convaincu, mais parce qu’il m’a rappelé une chose: notre métier commence là où les autres s’arrêtent.
Et parfois, cela signifie écouter ce qui ne se démontre pas. Être le témoin d’un vécu, même quand il défie nos repères. Peut-être est-ce là, aussi, une médecine intégrative : celle qui soigne le corps sans oublier l’âme.
À méditer.
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À la semaine prochaine,
Matthieu